Kyste Sacrococcygien (Sinus Pilonidal):
Le Kyste Sacrococcygien est une pathologie liée à la Chirurgie Proctologique
Présentation
Principe:
Le kyste sacro-coccygien est une affection très fréquente et bénigne, observée chez des sujets jeunes, adolescents ou adultes jeunes. On le retrouve plus fréquemment chez l’Homme.
La formation d’un kyste sacro-coccygien ou sinus pilonidal est secondaire au passage d’un poil à travers la peau du sillon inter-fessier. L’inflammation qui en résulte est à l’origine d’une « coque » formant la paroi du kyste.
Le kyste va évoluer par poussées inflammatoires ou par réelles infections qui vont s’ouvrir à la peau (fistulisation) ou nécessiter une intervention chirurgicale en urgence.
Symptomatologie:
Les patients consultent le plus souvent pour un abcès du pli inter-fessier. Il s’agit d’une tuméfaction douloureuse et rouge, rendant la position assise difficile voire impossible.
Le diagnostic est fait en constatant d’un ou plusieurs petits orifices le long du sillon inter-fessier. Parfois, il existe une petite touffe de poils émergeant par l’un des orifices.
Traitements Chirurgicaux
Le seul traitement des kystes sacro-coccygiens est chirurgical.
En période d’infection:
Des soins locaux (pansements aux antiseptiques) permettent souvent d’éviter une intervention en urgence si ils sont débutés dès le début de l’infection. Les traitements antibiotiques et anti-inflammatoires ne sont pas des traitements recommandés. En cas d’abcès collecté (volumineux, douloureux, bien circonscrit), une incision est nécessaire.
Ce geste étant douloureux, il est habituellement réalisé sous anesthésie générale au bloc opératoire. Le kyste ne peut pas être retiré lors du même temps opératoire. Dans les suites, des pansements sont réalisés quotidiennement jusqu’à cicatrisation.
A distance d’une infection:
Un traitement chirurgical est proposé pour éviter une récidive de l’infection.
- L’exérèse chirurgicale est le traitement de référence. Ce geste est réalisé sous anesthésie générale. Le chirurgien injecte un colorant bleu dans le kyste puis retire les tissus autour du sillon inter-fessier (en losange). Après ce geste, il existe une perte de substance qui, en l’absence de geste chirurgical complémentaire, nécessite des soins locaux quotidiens par un(e) infirmier(e) à domicile, jusqu’à cicatrisation définitive, pendant environ 3 à 6 mois.
- L’exérèse suivie d’un lambeau de recouvrement. Il s’agit d’une technique de chirurgie renconstructive permettant de refermer la cicatrice. Pour cela, les tissus sous-cutanés des fesses sont séparés des muscles fessiers pour permettre un rapprochement des berges de la cicatrice, sans tension.
- De multiples sutures sont réalisées pour solidariser les 2 berges. Le lambeau de Karydakis est un lambeau fréquemment utilisé, aboutissant à une cicatrice verticale dans le sillon interfessier.
- Avantages : c’est la seule technique permettant potentiellement une fermeture complète et définitive de la cicatrice. Même en cas de désunion, le temps de cicatrisation complète est de 30 à 45 jours. Inconvénients : une réouverture partielle de la cicatrice est constatée chez plus de 50% des patients.
- Elle est souvent liée à l’évacuation spontanée d’un hématome parfois surinfecté. En cas de réouverture partielle de la cicatrice, des soins locaux classiques sont réalisés (avec méchage) et la perte de substance est habituellement rapidement comblée. Par ailleurs, la position assise prolongée est proscrite pendant au moins 3 semaines.
- L’exérèse suivie de la pose d’un expandeur cutané Mid-Sew. Ce système rapproche les berges de la cicatrice et exerce une traction élastique, jusqu’à son ablation à 15 jours. Des soins locaux avec méchage sont nécessaires jusqu’à cicatrisation. Avantages : c’est une technique opératoire simple qui n’est pas à risque d’hématome contrairement au lambeau. Le temps de cicatrisation complète est de 30 à 45 jours. Inconvénients : la traction exercée par l’expandeur peut engendrer des douleurs pendant 15 jours. De plus, la position assise prolongée est proscrite pendant au moins 3 semaines.
- La destruction du kyste par laser. Il s’agit d’une technique innovante rarement utilisée en France. Au début de l’intervention, le chirurgien dilate les orifices fistuleux les plus à distance du kyste, en haut et en bas du sillon inter-fessier.
- Il est possible alors d’atteindre l’intérieur du kyste, de réaliser un curetage et un lavage des débris. Puis, une fibre laser est positionnée dans le kyste pour en réaliser sa destruction. Dans les jours qui suivent, les orifices d’entrée de la fibre s’élargissent naturellement.
- Il existe alors une phase d’excrétion : un suintement abondant évacue les débris restant pendant environ une semaine. S’en suit une phase de cicatrisation. Des soins locaux sont réalisés quotidiennement jusqu’à cicatrisation définitive. Avantages : c’est une technique moins agressive et moins douloureuse que toutes les autres.
- La position assise prolongée est possible dès le lendemain de l’intervention. Inconvénients : cette technique est moins radicale. Le taux de récidive publié est de 12%, soit un taux légèrement supérieur à celui de autres techniques.
Le Jour De L’intervention
Hospitalisation:
L’intervention se déroule en ambulatoire (sur la journée).
La seule préparation consiste en une douche au savon liquide avant l’arrivée à la clinique. En cas de pilosité importante, il peut être utile de réaliser un dépilation (pas de rasage mais utilisation d’une crème dépilatoire la veille) autour du sillon fessier (environ 20 cm) pour faciliter les pansements après l’opération.
L’intervention se réalise sous anesthésie générale, le patient est positionné sur le ventre (sauf en cas d’abcès ou une intervention courte sur le côté suffit). Elle dure en moyenne environ 20 minutes.
Lorsque l’intervention est terminée, vous êtes transféré en salle de réveil pour environ 1 heure. Puis vous regagnez votre chambre d’hospitalisation pour une durée de quelques heures, avant le retour à domicile
Aprés La Chirurgie
Suivi:
En l’absence de contre-indication vous pourrez rentrer à domicile le soir même après l’intervention. Vous reprendrez une alimentation normale le soir même de l’intervention.
Il est nécessaire de réaliser la réfection du pansement par une infirmière à domicile tous les jours jusqu’à cicatrisation complète de la plaie opératoire. Ces soins sont organisés en amont de l’intervention, dès la consultation préopératoire.
Les ordonnances de matériels et de soins sont réalisées. Votre infirmière connaît le protocole de soins a pour consigne de transmettre toutes les semaines une photo de la plaie pour que le chirurgie s’assure du bon déroulement des soins et de la cicatrisation
Conséquences et Complications:
Les complications sont exceptionnelles après ce type de chirurgie.
La survenue d’un saignement secondaire est possible, bien que rare, et sera traité facilement par compression. Ce n’est qu’en cas de saignement plus important qu’une reprise chirurgicale au bloc opératoire sera réalisée afin d’arrêter l’hémorragie. Il n’y a aucune séquelle secondaire.
Si la plaie a été refermée directement, une surveillance régulière du pansement doit être réalisée par une infirmière à domicile tous les jours, avec changement de la mèche. Du fait d’une tension importante à ce niveau, il est très fréquemment observé une ouverture partielle de la fermeture. La mèche posée alors sur la cicatrice sera utilisée pour combler cette ouverture et aider à la cicatrisation.
Si la plaie est ouverte (en cas d’infection) des soins infirmiers à domicile sont obligatoires avec simple changement de la mèche.
Ces soins sont quotidiens, durent plusieurs semaines et consistent à changer le pansement (mèche) aidant à la cicatrisation. Ce pansement doit rester propre et l’apparition de douleur, d’inflammation ou de fièvre doit alerter et faire consulter à nouveau le chirurgien.
La reprise des activités physiques totales ne pourra se faire que plusieurs semaines après l’intervention.
Surveillance au long cours:
Aucune surveillance particulière n’est nécessaire en dehors des consultations post-opératoires, habituellement à un mois. En cas de bonne évolution, il n’est pas nécessaire de réaliser de suivi. En cas de cicatrisation imparfaite, d’autres rendez-vous pourront être proposés.
Un rasage ou dépilation du sillon inter-fessier est recommandé pendant la 1ère année, il pourrait réduire le risque de récidive à long terme qui est estimé à environ 5 à 15%.
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